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LE PERE DE LA MARIEE

Elle sortait à peine de l’enfance
Quand elle reçut en confidence
Sa toute première lettre d’amour.
Très absorbée par sa lecture,
Je la voyais en contre-jour
Et j’entendais son doux murmure.
Prudent, et restant à distance,
Je la regardais en silence,
Mais il me fallut bien l’admettre
Ce n’était pas une simple lettre,
Un garçon lui faisait la cour,
C’était une lettre d’amour.
Son doux visage s’empourprait
A chaque mot qu’elle lisait.
Quand sa lecture fut terminée
Son regard vers moi se leva
Et je compris que l’effrontée
Savait très bien que j’étais là.
En quelques mots, son amoureux
Avait transformé mon enfant.
Et cette gamine insouciante,
Dans un éclat de rire joyeux,
En une femme ravisante
Se transforma devant mes yeux.
S’en était finit de l’enfance,
Des chatouilles, des câlins, des jeux,
Il me faudrait, c’est l’évidence,
Ne plus prendre part à ses jeux.
Je n’étais plus l’homme de sa vie,
Celui qu’elle voulait épouser,
Dès cet instant je devenais
Le futur père de la mariée.

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