1972

1972

C'était l'anniversaire d'Arlette. Nous avions invité quelques amis et abusé d'un tabouret de cuisine pour maintenir un tonnelet de beaujolais.
´La soirée fut un franc succès, si bien que l'année suivante nous avions davantage d'invités...et trop peu de chaises. Qu'à cela ne tienne. Je proposai à Arlette qu'elle fasse un couscous, et je démontai les pieds de la table.

La vaisselle adéquate nous fut aimablement prêtée par le garden de la résidence, qui était originaire d'Afrique du Nord. Il nous confectionna même de ces pâtisseries locales usuelles les jours de fête sous ces latitudes, et dont mes élèves d'alors m'apportaient gentiment quelques échantillons enveloppés dans un morceau de papier journal.

Nous n'avons jamais été ce qu'on appelle en allemand des enfants de la tristesse, ce qui nous a valu de commettre au fil du temps un certain nombre de bêtises et d'extravagances. Nos amis, s'ils l'étaient, possédaient naturellement quelques affinités avec nous, ce qui contribuait à fertiliser ce qui n'avait pas besoin d'engrais.
Quand nous nous sommes installés à Viel-Saint Rémy (Ardennes), nous avons pour la première fois l'un et l'autre habité dans une maison et non dans un appartement, ce qui ouvrait des perspectives nouvelles...
Il y eut des repas, et même des réveillons de jour de l'an en plein air, des séances de grill, et une mémorable bataille d'eau restée fixée sur un film super 8. Solveig marchait à peine: son seau était plus petit que les nôtres...

D'autres évènements comme les bivouacs et les réveillons de jour de l'an dans les grottes de la forêt de Fontainebleau, n'étaient que le prolongement d'une tradition plus ancienne: pour notre dernière Saint Sylvestre en France, en 1977 (nous savions déjà que nous allions nous expatrier, mais pas encore pour où), j'ai donné à cette ultime rencontre avec nos amis le nom d'adieux de Fontainebleau...

Exercice photographique n° 192, "nos années soixante-dix".