Jörg Klüber


Premium (World), Oppenau-Ramsbach

Je suis fatigué chef - laisses-moi dormir!

Ma louve Margaux - véritable Griffon Bleu de Gascogne de 11 ans, méritée et fameuse!

Elle ne veux que travailler sur des traces....!

Et moi j'aime aussi les vrais loups!

http://www.youtube.com/watch?v=A_f7cKUY2yc

Leo Ferré - La mort des loups

Les villes sont debout la nuit dans les maisons de l'amour fou
Des appareils marchent tout seuls branchés sur des soleils de volts
Des enfants jouent à l'amour mort dans des ascenseurs accrochés
À d'autres cieux à d'autres vies là-bas sur les trottoirs glacés
Des assassins prennent le temps de mesurer leur vie comptée
Perchés comme des oiseaux de nuit sur leur arme qu'ils vont tirer
Comme on tire une carte alors qu'on sait qu'on est toujours perdant
Dans le matin les coups de feu s'agitent comme des menottes

Les loups les loups

On ne les voit jamais que lorsqu'on les a pris
Alors on voit leurs yeux comme des revolvers
Qui se seraient éteints dans le fond de leurs yeux
Alors on n'a plus peur de ces loups enchaînés
Et on les fait tourner dans des cages inventées
Pour faire tourner les loups devant la société
Des loups endimanchés des loups bien habillés
Des loups qui sont dehors pour enfermer les loups

Je les aime ces loups qui nous tendent leur vie

Les routes sont des chiffres bleus dans la tentation du printemps
Du deux cent vingt à la Centrale À deux cent vingt vers l'hôpital
Des drogués sortent dans la cour faire cent pas avec le vent
Et la Marie dans les poumons ils se vendent pour trois dollars
Des grues qui font le pied de nez aux maisons blêmes mal chaussées
Des magazines cousus de noir ressemblent aux linges de la mort
Les cathédrales de la nuit ont des Cafés au fond des cours
On a flingué deux anges blonds dans un Café de Clignancourt

Les loups les loups

C'est eux toujours les loups qui dérangent la nuit
Qui la font se lever dans le froid du métal
C'est eux qu'on chasse alors qu'il ne tiendrait à rien
À peine un peu d'amour sans le Bien ni le Mal
Mais on les fait dormir au bout d'un téléphone
Qu'on ne décroche pas pour arrêter la mort
Qui vient les visiter la cigarette aux lèvres
Et le rhum à la main tellement elle est bonne

Je les aime ces loups qui nous tendent la patte

On oublie tout et les baisers tombent comme des feuilles mortes
Les amants passent comme l'or dans la mémoire des westerns
Les images s'effacent tôt dans le journal que l'on t'apporte
Et les nouvelles te font mal jusqu'à la page des spectacles
À la Une de ce matin il y a deux loups sans queue ni tête
Ils sont partis dans un panier quelque part dans un pays doux
Où la musique du silence inquiète les hommes et les bêtes
Ce pays d'où l'on ne revient que dans la mémoire des loups

Les loups les loups

Lorsque j'étais enfant j'avais un loup jouet
Un petit loup peluche qui dormait dans mes bras
Et qui me réveillait le matin vers cinq heures
Chaque matin à l'heure où l'on tuait des loups

Je les aime ces loups qui m'ont rendu mon loup

Leo Ferré - La mort des loups

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