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Les ramoneurs de Savoie

Les ramoneurs de Savoie

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Josiane FERRET


Free Account, Chambéry

Les ramoneurs de Savoie

un jour, une couleur, samedi c'est N&B
Devenu l’emblème joyeux et coquin des Pays de Savoie qu’on retrouve dans les boutiques de souvenirs ou sur les cartes postales, l’histoire des petits ramoneurs est beaucoup moins reluisante.
Au XIXe siècle, la tradition amenait certains enfants de Savoie à partir sur les routes pour aller ramoner les cheminées dans les villes. Besogne de gagne-misère plus qu’un métier.
Les petits Savoyards’’, une appellation désignant les garçonnets, âgés de six ans à peine pour certains, qui grimpaient dans les conduits de cheminée afin de les nettoyer. Le ramoneur finissait d’user de vieux habits d’adulte venant généralement de la famille qui lui laissaient une grande liberté de mouvement. Il se coiffait d’un bonnet de laine qu’il s’enfonçait jusqu’aux oreilles, et marchait pieds nus dans de vieux sabots munis de manchons ainsi que des genouillères de cuir.
Durant la belle saison, ces enfants gardaient les troupeaux sur les pâturages. Aux premières neiges de l’automne, ayant descendu le bétail vers les étables, ils ne trouvaient à s’occuper qu’à de menues besognes. C’était alors qu’un maître ramoneur, vêtu du paletot d’un monsieur qui inspirait confiance, passait par les villages et enrôlait son contingent de jeunes "ramonas". Aux mères, le fringant parleur promettait une somme d’argent équivalente au prix d’un veau, ce qui était rarement le cas. Le maître ramoneur imposait 14 heures de travail par jour toute la semaine. Les gamins allaient souvent par deux, mal fagotés dans des guenilles encroûtées de suie grasse. Les conditions d’existence des petits Savoyards étaient si pénibles que les maîtres ramoneurs furent souvent comparés à des croque-mitaines ou des trafiquants de négrillons. C’était, la plupart du temps, d’anciens ramoneurs trop grands pour grimper dans les cheminées. Il arrivait que les enfants meurent de froid ou la tête fracassée lors d’une chute.
Ils contractaient des maladies respiratoires et devenaient allergiques ou aveugles à cause de la suie et incapables de marcher à cause des arthrites des rotules.

article du journal "Le Messager"
de Fred Manneveau






















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